Les adieux du père et de la fille avaient été déchirans; Poliveau, avec ce stoïcisme qu'il puisait dans la fermeté naturelle de son caractère, dans ses idées particulières sur l'honneur de sa famille et dans sa foi religieuse, avait d'abord paru impossible, quoiqu'il se séparât de Rosette avec la certitude qu'il ne la reverrait jamais; mais après le départ de la jeune fille son courage avait faibli et il mêlait ses larmes à celles de son fidèle apprenti, lorsque l'apparition subite de Villenègre était venue donner un nouveau cours à ses pensées.
Sans perdre de temps, l'un des ravisseurs s'empara de la jeune fille évanouie, tandis que les autres entraînaient sa compagne : on frappa un coup léger à une porte latérale de l'église; elle s'ouvrit aussitôt, et lorsque toute la troupe fut entrée, elle se referma avec un bruit sourd qui retentit dans les vastes cavités du noir édifice.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Siècle ». Remarque de clôture: « (La suite à demain.) ».