En allant faire sa déclaration au commissaire du quartier, et ses arrangements avec les pompes funèbres, Buvat s'était encore occupé de chercher une femme qui pût prendre soin de la petite Bathilde, fonctions dont il ne pouvait se charger lui-même, d'abord parce qu'il était dans la parfaite ignorance des fonctions d'une gouvernante, et ensuite parce que, allant à son bureau pendant six heures de la journée, il était impossible que l'enfant demeurât seule en son absence.
Le premier mouvement de Bathilde en apprenant ce saint dévoûment, avait été de tomber aux pieds de Buvat quand il rentrerait et de lui baiser les mains; mais bientôt elle comprit que le seul moyen d'arriver à son but était de paraître tout ignorer, et dans le baiser filial qu'elle déposa sur le front de Buvat lorsqu'il rentra de son bureau, le bonhomme ne put deviner tout ce qu'il y avait de reconnaissance et de vénération.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Siècle ». Cet extrait fait partie de la « Seconde partie ». Le chapitre VI est intitulé « Bathilde » (Il n'y avait aucune indication pour le Chapitre V). Remarque de clôture: « (La suite à demain.) ».