Quand les deux serviteurs furent partis, et que la pauvre princesse se trouva seule au milieu de la forêt, elle jeta un dernier regard sur le corps du seul ami qui lui fût resté fidèle, et qui venait de payer sa fidélité de sa vie, et elle s'enfonça dans la forêt, marchant devant elle sans savoir où elle allait, car, ainsi que nous l'avons dit, la forêt était si épaisse qu'il n'y avait aucun chemin tracé, et que, quoique le jour commençait à se lever, on y voyait à peine pour se conduire.
Au bout de neuf mois elle accoucha d'un fils, que le meunier présenta au baptême comme son enfant, et qui fut nommé Charles, ainsi que Pépin l'avait ordonné; puis, le baptême fini, le meunier prit une flèche et alla la porter au roi Pépin, - lequel fut si joyeux qu'il détacha de son côté sa bourse pleine d'or, et qu'il la donna au meunier pour prix de la bonne nouvelle qu'il lui apportait.
Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Le chapitre II est intitulé « De ce qui arriva à la princesse de Carniole dans la forêt, et comment elle entra en qualité de servante chez un meunier. ».
Le chapitre III est intitulé « Comment le roi Pépin s'étant égaré à la chasse vint frapper à la porte du meunier, et de ce qui s'en suivit. ».
Remarque de clôture : « (La fin à demain.) ».