Pépin, en recevant la flèche, aurait eu bien grande envie d'aller voir aussitôt sa femme et son enfant; mais il venait de recevoir des lettres du pays de France dans lesquelles on lui annonçait qu'un roi nommé Marsilies venait de rassembler des troupes fort nombreuses et marchait contre les chrétiens; or, comme c'était un roi très puissant, qui possédait quatre royaumes, Pépin, qui venait d'être nommé par le pape Étienne second roi par dessus tous les rois, convoqua les rois et les princes chrétiens qui lui étaient soumis, et sans avoir le temps de visiter Berthe et le petit Charles, marcha avec eux contre les infidèles et les battit; puis, lorsqu'il les eut battus, il passa en Espagne avec sa puissante armée, et y ayant posé son camp, il brûla tout ce qui pouvait se brûler, et assiégea les châteaux forts dont les uns se rendirent par famine et dont les autres furent pris d'assaut, et il fit passer au fil de l'épée toutes les garnisons, excepté celles qui consentirent à se faire chrétiennes.
Et le roi Pépin régna heureusement et glorieusement jusqu'en l'année 768 de notre Seigneur, où il expira, laissant le royaume des Francs à son fils Charlemagne. Ce fut l'année même, où le Sicilien Étienne III fut nommé pape de Rome.
Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Le chapitre IV est intitulé « Comment le roi Pépin combattit pendant sept ans les infidèles, et comment, au bout de ce temps, il punit le majordome et revint chercher sa vraie femme chez le meunier. ». Remarque de clôture : « FIN. ».