Deux jeunes mariées - Feuilleton 21

Journal:
Date du feuilleton: 
14 janvier 1842
Première phrase du feuilleton: 

Ma chère Louise, j'ai lu, relu ta lettre, et plus je m'en suis pénétrée, plus j'ai vu en toi moins une femme qu'un enfant : tu n'as pas changé, tu oublies ce que je t'ai dit mille fois : l'amour est un vol fait par l'état social à l'état naturel; il est si passager dans la nature que toutes les ressources de la société ne peuvent changer sa condition primitive; aussi toutes les nobles ames essaient-elles de faire un homme de cet enfant; mais alors l'amour devient, selon toi-même, une monstruosité.

Dernière phrase du feuilleton: 

Ma chère, la jalousie est brutale et bête. Je me suis alors promis de souffrir en silence, de tout espionner, d'acquérir une certitude, et d'en finir alors avec Gaston ou de consentir à mon malheur : il n'y a pas d'autre conduite à tenir pour les femmes bien élevées.

Remarques: 

Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Remarque : « Troisième et dernière

partie ». Le chapitre LIV est intitulé « De Madame de l'Estorade à Madame Gaston. ». Le chapitre LV est intitulé « De madame Gaston à la comtesse de l'Estorade. ». Le texte est signé « De Balzac ». Remarque de clôture : « (La suite à après-demain.) ».