Ainsi s'étaient épanchées, en quelques mois à peine, du pensionnat leur source commune, pour aller se perdre, toujours si tôt, hélas! dans le commun abîme, toutes ces destinées de jeunes filles, - Clémence, Hélène, Gabrielle, Louisa, Corrine, Pauline et Malvina, dont nous avons entendu les doux murmures à l'origine, et que nous allons voir quelques instans serpenter gracieusement dans la vie, comme autant de frais ruisseaux, à l'onde plus ou moins pure, aux rives plus ou moins fleuries, au cours plus ou moins paisible ou torrentueux.
Il ne faut jamais déranger le gourmand ou le loup qui dîne, le fourbe ou le chat qui dort, le chien ou le méchant qui passe, le rossignol qui chante, et la femme qui rêve.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Siècle. » Ce roman représente la première partie de Les Femmes, de Louis Desnoyers. Chapitre XIX est intitulé « La Lune de miel. » Remarque de clôture : « (Demain samedi, la Revue de Paris, par M. Eugène Guinot; - dimanche, la deuxième livraison du Zodiaque, par M. Barthélemy; - lundi, les théâtres; - mardi, la suite de Gabrielle.) »