Mis au courant de la grande nouvelle du jour, le juge de paix, qui aimait Froidevaux, comprit sur-le-champ quels désagrémens et quels ennuis pourrait lui attirer un malveillant bavardage, dont l'injustice d'ailleurs lui parut évidente.
Tous les matins donc Froidevaux, muni de l'attirail qui fait partie du costume des pêcheurs à la ligne, venait prendre position à l'endroit le plus favorable du sentier du bord de la rivière ; et ce jour-là même, après avoir assisté à l'arrivée du marquis de Châteaugiron, il n'avait pu, quoiqu'il fût invité à dîner à la forge quelques instans plus tard, résister à l'attrait que lui offrait ce site champêtre, d'où si souvent il avait aperçu, avec l'espoir que ce hasard n'était pas tout à fait exempt de complicité, se promener dans l'allée des marronniers la jeune et charmante Victorine.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Journal des débats. » Cet extrait fait partie de la deuxième partie. Suite du chapitre IV, intitulé : « Les Caquets du village. » Remarque de clôture : « (La suite à demain.) »