Lorsque je me réveillai il était grand jour : j'étais brisé et trempé de sueur comme un fiévreux; je fus quelque temps sans me rappeler où j'étais, me souvenant d'avoir fait des rêves terribles, et voilà tout : je portais mon regard tout autour de cette chambre n° 3, où le maréchal Brune a laissé de si tristes et si impérissables souvenirs.
A l'époque où se passa le terrible drame que nous allons raconter, Avignon était entièrement livrée à ces quelques hommes, dont les autorités civiles et militaires ne voulaient, n'osaient ou ne pouvaient point réprimer les désordres; on y appris alors que le maréchal Brune, qui était au Luc avec six milles hommes de troupes, était rappelé à Paris pour rendre compte de sa conduite au gouvernement.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Siècle. » Cet extrait fait partie de : « Le Midi de la France. » Cet extrait est intitulé : « Avignon. Le Château des papes.– L'Ancienne ville. – De l'origine des partis à Avignon. – Les Confréries. – Pointu. – 1815. » Remarque de clôture : « (La suite à demain.) »