Quand on a vu à Avignon le palais des Papes, que nous avons essayé de décrire; l'église des Dominicains, qui est une transition du roman au gothique, dont le porche date du dixième siècle, et renfermant le tombeau de Jean XXII, qui est du gothique fleuri, d'un travail; d'une élégance et d'une légèreté admirables; quand on a visité le musée légué par M. Calvet à la ville, et qui renferme une galerie de tableaux, quelques morceaux antiques parmi lesquels une charge de Caracalla, représente en marchand de petits pâtés, et plusieurs fragmens du moyen âge, dont fait partie le tombeau de Jacques II de Chabannes; enfin lorsqu'on s'est enfermé une heure dans la chambre n° 3, où se passa l'effroyable événement que nous avons raconté à nos lecteurs dans le chapitre précédent, on a tout vu d'Avignon, et pour reposer ses souvenirs des massacres de la glacière et des noyades du Rhône, il faut prendre une voiture chez Boyer, demander pour la conduire son fils, jeune homme gai, infatigable et intelligent, et partir par une belle matinée pour aller visiter la fontaine de Vaucluse.
Lorsqu'on a vu le pont du Gard, il faut fermer les yeux et ne les rouvrir que devant les arènes ou la Maison-Carrée.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Siècle. » Cet extrait fait partie de : « Le Midi de la France. » Cet extrait est intitulé : « La Fontaine de Vaucluse. – Le Tombeau d'innocent IV et le pont du Gard. » Remarque de clôture : « (La suite prochainement.) »