Le 13 septembre de l'année 1504, la ville de Tolède était revêtue de deuil, depuis les flèches de ses anciens minarets, les coupoles de ses cathédrales modernes, jusqu'au bases de ses immenses remparts de granit.
Ces armes des Maures, ces paroles de guerre qui étaient venues retentir, l'avaient subitement ramenée aux souvenirs de son enfance; et comme alors c'était son père qu'elle voyait au front des armées, grand, habile, vaillant, suivi par des masses enthousiastes, comme c'était le nom de son père qu'elle entendait dans tous les cris de victoire, ce fut près de lui qu'elle courut, ce fut à lui qu'elle fit part de ce qu'elle venait de voir et de ce qui excitait ses terreurs.
Publié dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Sous-titre de l'ouvrage : « Nouvelle historique ». Remarque de clôture : « (La suite à demain.) »