Morok venait de s'armer : par-dessus sa veste de peau de daim, il avait revêtu sa cotte de maille, tissu d'acier, souple comme la toile, dur comme le diamant; recouvrant ensuite ses bras de brassards, ses jambes de jambards, ses pieds de bottines ferrées, et dissimulant cet attirail défensif, il avait sous un large pantalon et sous une ample pélisse, soigneusement boutonnée, pris à la main une longue tige de fer chauffée à blanc, emmanchée dans une poignée de bois.
A la vue d'un étranger, Rabat-joie se jeta sur lui; mais ses dents rencontrèrent les jambards de fer, et le prophète; malgré les morsures du chien, prit Jovial par son licou, lui enveloppa la tête de la couverture afin de l'empêcher de voir et de sentir, l'emmena hors de l'écurie, et le fit entrer dans l'intérieur de sa ménagerie, dont il ferma la porte.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Constitutionnel. » Cet extrait fait partie de la partie intitulée « L'Auberge du Faucon blanc » et du premier volume du roman. Chapitre IX est intitulé : « Les Cages. » Remarque de clôture : « (Le 10e chapitre à mardi prochain.) »