L'étroite rue qui, à cause de son obscurité et de ses détours, avait été choisie par les jeunes gentilshommes pour leur rendez-vous, était solitaire et silencieuse; mais à y regarder de bien près, sous les encorbellemens des maison, dans les encoignures des portes, entres les saillies des murailles, des ombres muettes se tenaient accroupies, et parfois l'appel significatif d'une toux simulée allait d'un coin à l'autre réveiller un bruit pareil, et là où la rue cachait le plus de ténèbres, là aussi elle cachait le plus de ces étranges échos.
Ensuite Fauvel, sans quitter la main du marquis, se dirigea vers la porte de sortie et continua à marcher le premier pour montrer le chemin à ses hôtes; mais il avait été abattu par tant d'émotions, qu'il lui fut impossible de prononcer une parole, et c'est à peine si du geste il put les inviter à le suivre.
Publié dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Remarque de clôture : « (La suite à demain) ».