M'approchant alors de la table devant laquelle le prince s'accoudait, j'ai simulé une pointe d'ivresse, et affecté de prendre le grossier langage des habitués du lieu.
Le prince suivit mon avis et, en effet, pendant un instant, les vociférations diminuèrent de violence, les assaillans demeurèrent indécis, car notre position, militairement parlant, était excellente; nous tenions le haut d'un escalier où deux hommes pouvaient à peine monter de front; nous étions armés de bons bâtons, et nous paraissions à la foule calmes, résolus, prêts à tous.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Constitutionnel » de manière qu’on peut le plier pour en faire un livre. Cet extrait contient les pages 425-428 du roman et fait partie de « Mémoires de Martin » (Quatrième partie). Chapitre II est intitulé : « Journal de Marin (Suite). »