Longtemps et douloureusement contenue, mon indignation éclata enfin contre cette femme, qui avait osé calomnier ma mère d'une manière si atroce. - Voilà une leçon que cet impertinent n'oubliera pas de si tôt, - me dit Mlle de Maran. - Il sera d'autant plus furieux que je la lui ai donnée, et ma foi fort à dessein, cette leçon, devant les deux comtesses d'Aubeterre, qui sont les plus mauvaises langues que je connaisse. Ce soir, tout Paris saura l'histoire des étoiles d'or en champ d'argent.
-Ce que j'ai ?... ce que j'ai ?... Vous ne savez donc pas quel est l'homme que vous et votre tante avez impitoyablement raillé ? Votre infernale tante a fini tantôt ce que vous avez si bien commencé ce matin. Ah! Mathilde !... Mathilde !... qu'avez-vous fait ?... Malheureuse femme ! que les suites de votre imprudence n'atteignent que moi, - ajouta Gontran d'un accent douloureux en quittant ma chambre… Je voulus le suivre…, D'un geste impérieux il me commanda de rester.
Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Sous-titre de l'ouvrage : « Mémoires d'une jeune femme. ». Remarque d'ouverture : « Deuxième partie. - Le Mariage. ». Le chapitre VI est intitulé « Mademoiselle de Maran. ». Remarque de clôture : « (La suite à demain.) ».