Les traits de Germain manquaient de régularité, mais on ne pouvait voir une figure plus intéressante; sa tournure était distinguée; sa taille svelte, ses vêtemens simples, mais propres (un pantalon gris et une redingote noire boutonnée jusqu'au cou), ne se ressentaient en rien de l'incurie sordide où s'abandonnent généralement les prisonniers; ses mains blanches et nettes témoignaient d'un soin pour sa personne qui avait encore augmenté l'aversion des autres détenus à son égard; car la perversité morale se joint presque toujours à la saleté physique.
Quoique bien convaincue que son ami n'avait encore rien perdu de sa délicate probité, elle craignait que, malgré l'excellence de son naturel, Germain ne fût un jour indifférent à ce qui le tourmentait alors si cruellement.
Publié dans la rubrique : « Feuilleton du Journal des débats. » Cet extrait fait partie de la « Septième partie » du roman. Le chapitre XXII (marqué par erreur comme étant le chapitre XXI) est intitulé « François Germain. » Remarque de clôture : « (La suite à demain.) »