Lorsqu'Edouard entendit pour la première fois les chants de l'église de Lichtenthal, il éprouva un trouble dont il fut long-temps lui-même à comprendre le motif; il était ravi, et dans la sensation délicieuse qui récréait tout son être, il trouvait comme un sentiment de douleur cachée; il y avait une peine secrète sous cette joie qu'il ressentait, et, chose étrange, il semblait que cette souffrance fût nécessaire au plaisir qu'il goûtait; sans elle, il eût manqué quelque chose à son bonheur.
Seulement quelquefois, le soir et dans la nuit, sur le Cecillenberg, on entendait des chants tyroliens; souvent ils s'élevaient vers le ciel, comme un cri de prière et d'amour; souvent aussi, sombres et terribles, ils s'abaissaient sur la terre comme une clameur d'imprécation.
Publié au rez-de-chaussée du journal. Remarque de clôture : « (La suite prochainement.) »