J'avais si bien imité un signal convenu, que l'on m'ouvrit sans précaution, avec la certitude de voir paraître la personne qu'on attendait; mais, avant qu'on se fût aperçu que ce n'était pas elle, je m'élançai, poussant de toutes mes forces la porte qu'on avait entrebâillée et qui se referma violemment, lorsque j'eus fait invasion dans la pièce exiguë et sombre où je me trouvai aux prises avec un robuste adversaire, déterminé à me jeter dehors, et en tous cas à m'empêcher de m'introduire auprès de l'enfant.
Il avait pourtant nommé les morts, et mes yeux se mouillèrent en lisant les noms d'Arena, de Ceracchi, de Fabio-Lebrun et d'autres qui s'étaient dévoués comme lui pour la cause perdue de la république.
Publié dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Le chapitre V est intitulé « Les confidences ». Remarque de clôture : « (La fin à demain) ».