Ernest Sabran n'avait pas ce courage dont la source est au cœur, qui implique une nature généreuse et inspire les grands dévouemens; il n'avait pas non plus cette bravoure sanguine, toujours en éveil contre les dangers, toujours en garde contre les périls, et toujours prête à les affronter la main ferme et la tête au vent; mais il avait ce courage factice, raisonné, laborieux, nécessaire et indispensable sous peine de flétrissure et de déchéance, qui naît chez les uns du sentiment réfléchi de leur dignité et d'un légitime amour-propre, et qui chez les autres est impérieusement commandé par l'intérêt d'une belle position à défendre ou par l'éclat d'une grand nom à soutenir.
- Pour toujours, répéta Paul en détournant la tête.
Publié dans la rubrique : « Feuilleton du Siècle ». Remarque de clôture : « (La suite à demain.) ».