Six mois de correspondance - Feuilleton 6

Date du feuilleton: 
14 novembre 1838
Première phrase du feuilleton: 

Peut-être, mon cher Edouard, si j'étais un faiseur de romans, ne devrais-je pas abandonner mon héroïne en l'état où je te l'ai montrée, peut-être faudrait-il te raconter tout de suite comment de nouvelles douleurs terribles, imprévues, écrasantes, vinrent la frapper coup sur coup, et compléter le tableau sans en détourner l'attention de mes lecteurs : peut-être serait-ce le comble de l'art que de les tenir courbés jusqu'à satiété sur cette existence torturée avec excès, et peut-être, si je faisais ainsi, parviendrais-je à faire naître, dans le cœur du public lisant, cet intérêt avide et douloureux qui fait qu'on s'acharne à un livre sans pouvoir le quitter avant la dernière page, et qui fait aussi qu'on le quitte avec plaisir lorsqu'il est fini, comme on s'éveille avec joie d'un mauvais rêve.

Dernière phrase du feuilleton: 

Et maintenant il faut que je t'explique ce qui avait amené Martial sur le lieu du combat.

Remarques: 

Publié dans la rubrique : « Feuilleton du Journal des débats. » Suite de la lettre du numéro précédent : « Honoré Cimaise à Edouard Corey. » (1838-10-25, 1838-10-28 & 1838-11-03, 1838-11-07)