Le chevalier mit onze jours à venir d'Anguilhem à Paris, en passant à Saint-Aignan, il avait, selon la recommandation de son père, fait polir et rajeunir Christophe par le premier vétérinaire de l'endroit; à Orléans il avait acheté une houppelande de voyage et fait poser un galon frais à son chapeau; à Versailles il avait eu bonne envie de s'arrêter à voir la cour, mais en comparant son équipage à ceux des seigneurs qu'il rencontrait, il avait eu honte de la comparaison et avait continué son chemin, de sorte qu'il était arrivé à Paris, sans s'arrêter autrement que pour manger, dormir, et donner du repos à Christophe, ce qui n'empêchait pas, comme nous l'avons dit, qu'il n'eut mis onze jours à faire la route.
Les jeunes gens s'approchèrent, et à leur approche, Roger salua avec un mouvement qui ne manquait pas de dignité.
Publié dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Sous-titre de l'ouvrage : « Deuxième partie. » Le chapitre I est intitulé : « Comment le chevalier fit son entrée dans le monde. » Remarque de clôture : « (La suite à demain.) »