Peu de personnes savent peut-être qu'entre les deux grands royaumes de France et d'Espagne, dans une vallée qui touche à nos frontières, il existe une petite population de dix à douze mille âmes au plus, organisées en république depuis près de dix siècles et qui, à travers la barbarie féodale, à travers les révolutions des grands pays qui l'avoisinent, a su conserver ses mœurs, ses idées, son langage, son organisation civile, politique et religieuse, sans altération et sans mélange; cette population est celle du val d'Andorre.
Quelques-unes s'emparèrent des branches de sapin qui brûlaient dans le foyer et qui, en raison de la nature résineuse de ce bois, servent de torches d'ordinaires; en quelques minutes on les vit courir comme des feux follets, au milieu de l'obscurité, dans la direction où le son du cornet et les détonation se faisaient entendre par momens.
Publié dans la rubrique : « Feuilleton du Siècle ». Remarque de clôture : « (La suite à demain.) ».