Dès lors commença pour Esther une vie pleine de trouble, de secrètes angoisses, de joies rares et mêlées de poignantes inquiétudes. Pour ne pas s'éloigner d'elle, Palmarola s'était établi au Triangle, chez sa tante dona Carlota; il n'y avait entre sa demeure et celle d'Esther qu'une distance qu'il pouvait franchir en un quart-d'heure; leurs yeux s'arrêtaient sur les mêmes horizons; le vent leur apportait les mêmes parfums, le murmure des mêmes arbres, et pourtant ils étaient aussi séparés que s'ils n'eussent pas vécu aux mêmes lieux : le préjugé avait mis entre eux comme un abîme.
- Je comprends tout à présent ! dit Mme de Villaverde en suivant des yeux la voiture qui emmenait Palmarola. Ah ! il l'aime encore, et il veux l'emmener, l'épouser peut-être ! Mais je suis là… va, va, Gonzalo ! prépare tout...espère...compte les momens qui te séparent de ta maîtresse...tu ne la retrouveras pas à ton retour !
Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Remarque de clôture :
« (La fin à demain.) ».