Les arbres les plus forts ne furent point exempts de cette migration étrange; l'exemple suivant en fait loi. Un habitant du bourg de Molochiello, nommé Antoine Avati, surpris par le tremblement de terre aux environs de cette même ville, se réfugie sur un châtaignier d'une hauteur et d'une grosseur remarquables; à peine s'y est-il établi, que l'arbre est violemment agité tout à coup, arraché du sol qui couvre ses énormes racines, l'arbre est jeté à deux ou trois cents pas de distance où il se creuse un nouveau lit, tandis qu'attaché fortement à ses branches, le pauvre paysan voyage avec lui dans les airs, et avec lui voit enfin le terme de son voyage.
Un instant après, notre hôte à qui nous avions dit de venir régler son compte à huit heures, entra tout triomphant, et nous annonça que grâce aux flagellations et aux prières de la veille, les tremblements de terre avaient complètement cessé. Maintenant le fait est positif : l'explique qui pourra.
Le feuilleton est publié dans le rez-de-chaussée dans la rubrique « Feuilleton de La Presse ». Le chapitre est intitulé « Terre Moti. ». Aucune remarque de clôture.