Sur le lit, couché dans le sens de sa longueur et faiblement éclairé par un jour brumeux qui pénétrait à travers la fenêtre, on voyait un sac de toile grossière sous les larges plis duquel se dessinait confusément une forme longue roide : c'était là le dernier linceul de Faria, ce linceul qui, au dire des guichetiers, coûtait si peu cher.
Un instant Dantès craignit qu'au lieu de serrer la côte, le petit bâtiment ne gagnât le large, comme il eût fait, par exemple, si sa destination eût été pour la Corse ou pour la Sardaigne; mais à la façon dont il manœuvrait, le nageur reconnut bientôt qu'il désirait passer, comme c'est l'habitude des bâtimens qui vont en Italie, entre l'île de Jaros et l'île de Calaseraigne.
Publié dans la rubrique « Feuilleton du Journal des Débats. » Cet extrait fait partie de la première partie du roman. Le vingtième chapitre est intitulé « Le Cimetière du Château d'If. » Le vingt-et-unième chapitre (p. 1) a pour titre « L'île de Tiboulen. » Remarque de clôture : « (La suite à jeudi.) »